L’Ile-de-France vue par dix personnalités clefs

1.  Chiara Corazza, directrice générale de l’association Paris - Ile-de-France capitale économique : « Un équilibre entre qualité de vie et business »

« Paritachi. » Grand Paris, c’est ainsi que mes amis chinois définissaient dès 1985 l’Ile-de-France lors de mes négociations à Pékin pour établir la coopération entre ces deux régions capitales. Une civilisation millénaire avait déjà tout compris et ainsi anticipé 2025. Paris, la Ville du Bonheur, la Ville Lumière, est devenue le Grand Paris de toutes les possibilités, de toutes les réussites, de tous les rêves. Son réseau de transports, vitrine des meilleures innovations, nous est envié par le monde entier pour son efficacité. Relié au formidable hub qu’est Paris Roissy, il permet désormais à 12 millions de franciliens et 55 millions de touristes de circuler aisément partout. Il a accéléré le développement économique de notre métropole, avec la création d’un million d’emplois et une croissance de 3 % par an, boostée par l’Exposition universelle. Il a valorisé les pépites que sont Paris-Saclay, l’un des dix clusters scientifiques les plus prisés au monde, Paris-La Défense, avec ses tours intelligentes reliées au monde entier d’un clic, Paris Marne La Vallée, reconnue comme modèle de la gestion urbaine durable grâce à nos champions : GDF Suez, Veolia, Vinci, Orange, SNCF, EDF, ERDF, la RATP… Sans oublier tous ces hauts lieux de la créativité, emblèmes du « designed in Paris », ou encore de l’innovation au service du progrès médical avec l’hôpital virtuel, symbole de la e-santé. Sensibilisés il y a déjà quinze ans lors de nos road shows, les investisseurs internationaux se réjouissent d’avoir misé sur le Grand Paris. Jamais les performances liées à un projet public n’avaient atteint de tels records. Plus qu’attractive, Paris - Ile-de-France est « the place to be », où tous les talents s’épanouissent. Nulle part ailleurs il y a un tel équilibre entre qualité de vie et business. En clair, le Grand Paris, c’est un pari réussi.

2. Ramesh Caussy, fondateur de Partnering Robotics  : « Le hub de Roissy CDG facilite les ventes à l’international »

Grâce à Roissy CDG, l’Ile-de-France est en 2020 un hub international physique qui relaie les flux d’activité numériques. Ce centre de transit d’affaires, un des rares ancrages du Val d’Oise dans le Grand Paris, n’a pas suffi à empêcher les départs d’entreprises du département vers d’autres villes de la région. Partnering Robotics, jeune entreprise de R&D française, a choisi de rester à Cergy pour concevoir de nouvelles versions de son robot Diya One. Cet appareil, qui purifie l’air des environnements intérieurs, est bien utile en 2020 tant les pollutions continuent de croître. Le très haut débit numérique généralisé d’Internet 2 permet d’interagir facilement dans le Grand Paris, les nouveaux axes de transports publics mettent la capitale et les villes majeures de la région à moins de 30 minutes, les centres d’activité connectés permettent aux collaborateurs de limiter leurs déplacements et la proximité du hub de Roissy CDG facilite les ventes à l’international.

3. Damien Robert, directeur général de l’EPA Plaine de France : « La qualité de vie est le principal facteur de la compétitivité »

Les grandes métropoles mondiales concentrent les flux, les richesses, les facteurs de production et d’innovation. Sans elles, l’économie d’un pays se dévitalise, mais elles cristallisent aussi les difficultés du vivre ensemble : pollution, chômage, inégalités, insécurité, déficit démocratique. La région capitale n’échappe pas à ce paradoxe – c’est l’immense pari du Grand Paris, avec trois défis à relever : la vitesse pour rester attractif en produisant de la ville mieux et plus vite ; de la résilience pour résister aux crises ; de l’identité pour qu’on se reconnaisse « grand parisien », casser les frontières physiques et mentales, créer un véritable sentiment d’appartenance au territoire et une adhésion à son projet. En relevant ces défis dans les quinze prochaines années, le Grand Paris aura démontré que la qualité de vie est le principal facteur de la compétitivité.

4. Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris pour le développement économique : « Il faut des projets concrets pour bâtir le Grand Paris »

Si nous voulons créer l’institution du Grand Paris, nous devons bâtir le Grand Paris des projets. Car c’est sur les projets concrets que les habitants de la métropole jugeront et apprécieront le Grand Paris. La métropole des projets s’étend jusqu’à la mer, en passant par l’axe Seine, qui relie Paris, Le Havre et Rouen. La coopération des villes et des régions autour de cet axe est essentielle en termes de logistique, de développement économique, d’attractivité internationale. Pour approvisionner une métropole comme Paris, nous avons besoin d’une nouvelle organisation à grande échelle permettant des circuits courts de nourriture, de livraison, d’énergie. L’axe Seine est une échelle pertinente en ce sens.

D’autres axes plus proches sont tout aussi essentiels : l’axe scientifique Paris-Saclay, l’axe Paris-Marne la Vallée pour les innovations en matière de ville durable, et enfin les axes Etoile-Défense et Chapelle Internationale-Saint-Denis, essentiels pour attirer les grandes entreprises. Avec le Grand Paris des projets, nous voulons renforcer nos liens avec les communes voisines d’une façon nouvelle, autour de gestes concrets enjambant le périphérique : l’« arc de l’innovation » que nous voulons construire sur nos anciennes frontières comprend des incubateurs, des espaces de « co-working » et de télétravail, des projets universitaires et de vie étudiante, des immeubles pluriels dotés d’une mixité fonctionnelle nouvelle.

5. Augustin de Romanet, président d’Aéroports de Paris : « Rivaliser avec les autres métropoles mondiales »

Toutes les initiatives prises pour amplifier le mouvement de construction du Grand Paris, qu’il s’agisse des insti­tutions avec la métropole ou des infrastructures avec le réseau du Grand Paris Express, vont dans le bon sens, car le Grand Paris est la condition absolue pour que notre capitale puisse rivaliser avec les autres métropoles mondiales dans un contexte­ de concentration croissante des richesses dans les nœuds urbains. Les 100 villes les plus riches rassemblent déjà près de 40 % du PIB mondial. Le rayonnement de Paris et de l’Ile-de-France bénéficiera en cascade à la France et à l’Europe en général. L’intégration du Grand Paris permettra aussi de replacer les aéroports au cœur de l’activité urbaine. Le XXI^e siècle consacre ceux-ci comme connecteurs des grandes métropoles et meilleurs baromètres de la mondialisation. Une grande métropole ne se conçoit aujourd’hui qu’avec de grands aéroports ; imaginez que plus de la moitié du trafic long-courrier du monde passe par seulement 40 grandes villes. Paris-CDG et Paris-Orly sont ainsi les portes d’entrée naturelles du monde en France, mais également les plates-formes de projection de la France dans le monde. Le renforcement des liaisons entre les différents territoires du Grand Paris est indispensable, notamment pour créer une complémentarité entre les nœuds de transport et les zones d’activité. C’est pourquoi Aéroports de Paris supporte les projets de déploiement des lignes de métro 14 jusqu’à Orly et 17 jusqu’à Roissy, et s’implique directement dans la construction du CDG Express reliant en vingt minutes le cœur de Paris à son aéroport.

6. Dominique Vernay, président de la Fondation de coopération scientifique Campus Paris-Saclay : « L’université Paris-Saclay sera un creuset d’innovation »

En 2020, des délégations du monde entier seront accueillies par l’université Paris-Saclay, projet devenu réalité et concrétisé par la ville-campus en construction. Le métro qui la reliera en 35 minutes au centre de Paris sera en chantier. Les grandes écoles et pôles universitaires qui com­posent l’université Paris-Saclay auront rejoint le territoire, où logements étudiants, familiaux et lieux de vie seront aussi sortis de terre. Nos visiteurs mettront un nom sur ce territoire de science et de technologie, où ils trouveront aussi des centres de R&D d’entreprises. L’Ile-de-France sera toujours la première région scientifique d’Europe. Paris-Saclay devrait contribuer à en faire aussi la première région d’innovation.

7. Jean-Christophe Fromantin, député, maire de Neuilly-sur-Seine, président d’Expofrance 2025 : « L’exposition universelle serait un puissant levier d’attractivité et de rayonnement international »

Pour l’association Expofrance 2025, qui promeut la candidature de la France pour l’organisation de l’exposition universelle de 2025, le Grand Paris, associé aux métropoles régionales françaises, serait le pivot de cette manifestation. L’exposition universelle donnerait ainsi corps et vie à ce nouveau territoire et serait un formidable accélérateur ainsi qu’un puissant levier d’attractivité et de rayonnement international. Ce projet se construit en cohérence avec les nouvelles mobilités. Nous imaginons d’ailleurs un parcours de l’exposition articulé autour du métro Grand Paris Express qui trouverait là un moyen d’exister autrement que par sa fonctionnalité de transport. Ce n’est pas un hasard si la région Ile-de-France, la Société du Grand Paris, la RATP, la SNCF ou encore Aéroports de Paris font partie des partenaires de ce projet ambitieux, mobilisateur et fédérateur.

8. Xavier Niel, vice-président et directeur général délégué à la stratégie d’Iliad : « Les services numériques vont réduire les barrières avec la banlieue »

Le Grand Paris de 2020 c’est l’ambition, notamment grâce aux potentialités du numérique, d’un ensemble urbain plus vaste, plus audacieux, moins inégalitaire et dont le dynamisme économique serait renforcé. Ce Grand Paris devrait être audacieux architecturalement, reflet des talents de l’époque et connecté. Les services numériques doivent rapidement permettre de faire tomber les barrières entre Paris et sa banlieue. Le numérique permet, en effet, un accès rapide et intuitif à l’information. Il contribuera à donner une réalité vivante au Grand Paris en partageant l’information. La compétitivité du Grand Paris dépendra aussi des politiques de réforme menées à l’échelle nationale, mais beaucoup peut être fait à l’échelle locale. Je pense, notamment, à deux domaines. D’une part, l’enseignement académique, qui doit être complété par la spécialisation de certains de nos jeunes sur les métiers du numérique. L’Ecole 42 a été créée dans cet esprit. Maîtriser le « code », donc les systèmes d’information qui sont le cœur de l’économie numérique, c’est fondamental. Une ville qui enseigne à sa jeunesse ce langage est une ville qui prend de l’avance sur le progrès. D’autre part, il est essentiel de mettre à disposition les infrastructures d’accueil pour les start-up. Des bureaux et des réseaux, mais aussi un environnement favorable de proximité avec les investisseurs, etc. Paris et d’autres communes du Grand Paris ont déjà développé de nombreux projets. C’est l’objectif également de la Halle Freyssinet d’accueillir, à une échelle jamais encore envisagée, 1.000 start-up, dès 2017, en venant s‘insérer dans le dispositif existant. Ces jeunes familiers du numérique, ces infrastructures d’accueil doivent faire du Grand Paris l’un des centres mondiaux de l’économie numérique.

9. Pierre Veltz, PDG de l’Etablissement public Paris-Saclay : « En 2030, Paris-région sera le premier hub scientifique du monde »

Septembre 2030. Après un débat agité, la région Ile-de-France vient d’adopter son nouveau nom : Paris-région. Sa fusion avec la métropole du Grand Paris donne enfin une lisibilité à la gouvernance de la capitale, répartie en trois niveaux : une seule entité à l’échelle métropolitaine, les 20 agglomérations qui ont remplacé les intercommunalités, et l’échelon de proximité (communes). L’Exposition universelle de 2025 a été un très grand succès. Etendue à l’ensemble du Grand Paris, elle a beaucoup fait progresser la conscience de sa réalité multipolaire. L’université de Paris-Saclay a fêté ses quinze ans avec un beau cadeau. Pour la première fois, elle est passée dans le « Top 10 » du classement de Hanoï (neuvième, trois places avant sa grande rivale et complice, Paris-Sorbonne). Paris-région joue désormais à fond sa carte de première région scientifique du monde. Le « hub » scientifique parisien, en lien étroit avec la Décapole France (le réseau des 10 premières agglomérations) a exercé son rôle d’attraction sur les firmes innovantes du monde entier. Saclay, sur son campus vibrant d’activité, s’apprête à inaugurer le centre hospitalier le plus moderne d’Europe, fruit d’un portage conjoint de La Pitié, la Charité (Berlin) et du MGH (Boston). Les lignes 14 (Paris-Orly) et 18 (Orly-Versailles) du métro ont transformé le sud de la métropole, où Orly a fortement étendu ses liaisons internationales. La jeune présidente (biochimiste d’origine sénégalaise) de l’agglomération Versailles-Saclay-Massy est en pointe dans le partenariat stratégique Europe-Afrique, dont l’université de Paris-Saclay porte le volet scientifique à l’échelle nationale.

10.  Marianne de Battisti, membre du comité exécutif d’Icade, chargée des grands comptes des relations institutionnelles et de la communication : « Libérer un formidable potentiel de croissance »

C’est avec le projet du Grand Paris et l’ambition qu’il porte que l’Ile-de-France pourra figurer en 2020-2030 parmi les villes-monde qui auront une place prépondérante dans l’économie internationale. Affranchi des contraintes de frontières communales, il pourra donner toute son ampleur avec une organisation administrative à même de libérer un formidable potentiel de croissance. Nous pouvons aller dans ce sens en faisant bouger notre vision de la ville, en favorisant l’émergence de talents, en utilisant les nouvelles technologies pour concevoir l’environnement de travail et résidentiel de demain, en faisant preuve d’audace pour donner vie à une métropole puissante. L’Ile-de-France a le bon sens, l’intelligence collective et la créativité nécessaires pour remettre l’exception française sur le devant de la scène internationale tout en restant humaine, solidaire, et aussi belle.