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Orange garde la palme du meilleur réseau mobile sur un marché inégal

¤ Selon une étude de l'Arcep, Bouygues Telecom et SFR sont au coude-à-coude, alors que Free demeure bon dernier. ¤ Le gendarme des télécoms alerte sur le déséquilibre entre la couverture mobile à la ville et à la campagne.

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Par Romain Gueugneau

Publié le 13 juil. 2016 à 01:01

Les années passent, la consolidation aussi. Et à la fin, c'est toujours l'opérateur historique qui a le meilleur réseau. C'est le constat dressé par l'Arcep dans son enquête annuelle sur la couverture et la qualité de services dans la téléphonie mobile, publiée mardi. Selon les mesures effectuées par le gendarme des télécoms, Orange affiche les meilleurs résultats. Bouygues Telecom et SFR réalisent « des performances assez proches », mais moins bonnes que le leader. Enfin, Free obtient des résultats « sensiblement moins bons sur un grand nombre d'indicateurs », indique l'Arcep.

L'enquête a été faite en début d'année, et porte sur les services mobiles les plus répandus, comme la qualité des appels, les SMS, la navigation sur le Web ou encore la lecture de vidéos en ligne. Au total, 600.000 mesures qui ont été réalisées dans toute la France, dans les grandes villes comme à la campagne, à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments, mais aussi dans les transports (TGV, métro, autoroutes...), avec une plus grande précision que les années précédentes. « L'étude est plus riche, et donc plus pertinente », se félicite Benoît Loutrel, le directeur général de l'Arcep.

« Fracture numérique »

La hiérarchie n'en reste pas moins la même depuis trois ans : une longueur d'avance pour l'opérateur historique et une longueur de retard pour le dernier venu, Free. Les dirigeants d'Orange n'ont pas manqué de s'en féliciter sur les réseaux sociaux. Entre ces deux extrêmes, c'est un peu moins net. Les performances de Bouygues Telecom et SFR varient en effet selon les usages considérés, mais aussi selon les zones d'habitation. Le premier possède un vrai avantage dans les zones denses (agglomérations de plus de 400.000 habitants), grâce à l'accent mis sur la 4G depuis trois ans. Quand le second s'en sort mieux à la campagne, où il possède un stock plus grand d'antennes.

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Dans l'Internet mobile, Orange mène la danse sur l'ensemble du territoire au niveau des débits moyens de téléchargement (avec 28 Mb/s), devant Bouygues Telecom (18 Mb/s), SFR (12 Mb/s) et Free (12 Mb/s). Mais les disparités sont importantes entre les différentes zones d'habitation. Ainsi Orange offre-t-il un débit moyen de 48 Mb/s dans les grandes villes, quand il est limité à seulement 9 Mb/s à la campagne. Ce grand écart est d'ailleurs un élément d'inquiétude pour l'Arcep. Si le régulateur se félicite de « l'accroissement continu des débits sur le territoire, grâce au déploiement de la 4G » - chaque opérateur a augmenté en un an sa couverture d'environ 40.000 km2 -, il regrette que cela ne profite pas à tous. A la campagne, le débit moyen est en effet resté le même entre 2015 et 2016 (à 6 Mb/s). « Il y a clairement un problème de décalage entre les différentes zones d'habitation. Il faut que les opérateurs déploient sans tarder dans le monde rural », prévient Benoît Loutrel. L'Anem (Association des élus de montagne) s'est d'ailleurs émue d'un risque de « fracture numérique » lors d'une réunion organisée à Bastia, lundi (lire ci-contre).

Le gendarme des télécoms veille au grain. Il n'a pas hésité à rappeler à l'ordre récemment Orange et SFR pour ne pas avoir respecté leurs obligations en termes de couverture des « zones blanches », ces endroits où le mobile ne passe pas. Les opérateurs ont, par ailleurs, des obligations en termes de couverture des zones peu denses mais aussi des grands axes de transport, lié aux rachats de fréquences. La publication de ces enquêtes permet, selon l'Arcep, de mettre un peu plus la pression sur les acteurs pour les inciter à investir. La « régulation par le data » est en effet le nouveau credo du régulateur des télécoms et de son président, Sébastien Soriano, qui veut croire que la production d'une information loyale et précise « favorise le jeu de la concurrence par la qualité des services ».

Romain Gueugneau

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