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Analyse

Courtiers : le rôle ambigu du crédit bon marché

Par Édouard Lederer

Publié le 23 mars 2015 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Tout au long de l'année 2014, et cette année encore, les Français ont pu emprunter de moins en moins cher pour se loger, les taux d'emprunt atteignant de nouveaux plus faibles historiques. Cette situation n'a rien pour déplaire aux courtiers qui estiment leur part de marché à 30 % des nouveaux crédits immobiliers (sur une production totale de 114 milliards d'euros en 2014).

Certes, ce niveau de production global est plus faible qu'en 2013 (140 milliards d'euros), mais les courtiers gagnent des parts de marché et profitent de l'effet taux pour inciter les clients à renégocier à la baisse des crédits déjà obtenus. Mais cette période de taux bas tend aussi à durcir les rapports entre les banquiers et leurs apporteurs d'affaires. « L a profession commence à toucher les limites du modèle », souligne un bon connaisseur du secteur. « Si le nombre de dossiers transmis aux banques devient trop important, on engorge leurs services et l'emprunteur met plus de temps à recevoir une réponse... alors même qu'il cherche à se simplifier la vie en passant par un courtier. » Certaines banques exigent donc de ne recevoir que des dossiers « haut de gamme ».

En plus de cet effet volumes, le crédit bon marché provoque des renégociations et le départ de clients. Les banquiers mettent donc en place des pare-feu, identifiant et contactant eux-mêmes en prévention ceux qui seraient les plus susceptibles de céder aux sirènes de la concurrence. « Nous souhaitons limiter la part des courtiers en dessous de 20 % de notre production de crédit », souligne un banquier.

Pis, à la faveur des taux faibles, et désirant mettre sous tension leur propre réseau d'agences, une banque régionale aurait récemment suspendu l'ensemble de ces conventions avec les courtiers. Une situation qui n'émeut pas ces acteurs qui n'y voient qu'une situation ponctuelle et sans doute temporaire. Il n'empêche, ces mouvements d'humeur amènent nombre d'acteurs à se diversifier (voir cidessus) pour ne pas dépendre uniquement du crédit, et pousse le secteur à davantage de concentration : hors certains acteurs de niche, seuls les quatre ou cinq plus gros réseaux auront la force de négociations suffisante face aux banques.

Edouard Lederer

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