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Fidel Castro, adulé autant que détesté, fête ses 90 ans

Il a survécu à plus de 600 tentatives d'assassinat, défié dix présidents américains et vu défiler un demi-siècle d'histoire : Fidel Castro, le père de la Révolution cubaine, fête ses 90 ans samedi. Voici les six visages du "lider Maximo".

Publié le 13 août 2016 à 10:15

A son arrivée au pouvoir, il avait été formel : Fidel Castro ne voulait ni statues, ni rues à son nom. Pourtant le père de la Révolution cubaine, qui a 90 ans samedi, n'a pu empêcher l'essor d'un culte de la personnalité sur l'île communiste.

Vénéré autant que détesté, ennemi implacable et grand séducteur, il est un des derniers géants politiques du 20e siècle. Retour sur les six visages de Fidel Castro, qui a dirigé le pays de 1959 à 2008. Il a aujourd'hui laissé la place à son frère Raoul , engagé dans un rapprochement diplomatique avec les Etats-Unis.

Le stratège

En 1959, Fidel entre triomphalement à La Havane. Sans formation militaire, ce docteur en droit de 32 ans, à la barbe noire et l'uniforme kaki, a mis en déroute une armée de 80.000 hommes et a renversé Fulgencio Batista, le dictateur au pouvoir. En appliquant sa "propre doctrine militaire", il a "transformé une guérilla en un pouvoir parallèle, composé d'une guérilla et d'organisations clandestines et populaires", raconte Ali Rodriguez, ex-guérillero et actuel ambassadeur du Venezuela à Cuba.

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Le séducteur

"J'ai été tellement impressionnée ! Je n'ai pu que le regarder et dire : je l'aime". Mercedes Gonzalez, Cubaine de 59 ans, n'a vu que deux fois le leader cubain de près, mais elle a succombé à "l'effet Fidel". Son aspect rude de guérillero et ses discours marathon, ont fasciné autant les masses que les femmes, les politiques ou les artistes.

Flamboyant et extraverti, il reste discret sur sa vie privée. Deux mariages et sept enfants de trois femmes, c'est tout ce que l'on sait. "La vie privée, selon moi, ne doit pas être un instrument de publicité ou de politique", tranchait-il.

L'ennemi

"C'est l'homme des E : égotiste, égoïste et égocentrique", le dépeint la dissidente Martha Beatriz Roque, 71 ans. Ceux qui ont osé lui résister, ajoute-t-elle, ont connu "l'emprisonnement, les passages à tabac et les actes de répudiation".

En un demi-siècle, Fidel a défié dix présidents des Etats-Unis et a gouverné d'une main de fer, menant une politique de répression envers l'opposition qui a entraîné à plusieurs reprises la condamnation de Cuba par la Commission des droits de l'homme de l'ONU (aujourd'hui disparue). Lors du "printemps noir" de 2003, 75 dissidents sont incarcérés et trois personnes fusillées. "Il restera comme un dictateur", juge Martha Beatriz Roque.

Le mythe

Lorsque Fidel proclame le triomphe de la Révolution en 1959, plusieurs colombes l'entourent. L'une d'elles se pose sur son épaule. Beaucoup y voient un signe surnaturel. Le mythe est en marche. Dans un pays où christianisme et cultes africains se mêlent, les Cubains pensent que Fidel est protégé par Obatala, la plus puissante des divinités "orishas".

Il passe même pour être quasi immortel jusqu'à ce qu'il tombe gravement malade, en 2006. Crainte et respectée, la figure paternelle du "comandante" est alors omniprésente sur l'île.

L'inspirateur

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Raconter le 20e siècle sans Fidel ? Impossible. Dans les années soixante, il soutient des guérillas en Argentine, en Bolivie ou au Nicaragua. Fin des années 1990, il adopte politiquement le Vénézuélien Hugo Chavez.

Aujourd'hui, Cuba héberge les pourparlers de paix entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement colombien. Mais c'est aussi "grâce à Cuba que nous avons pu avancer autant. Aucune autre tentative de paix en Colombie (...) n'avait réussi ce qui s'est fait ici", confie Ivan Marquez, numéro deux des Farc.

Le Quichotte

"Ils reviendront". En 2001, Castro promet de ramener ses cinq agents arrêtés aux Etats-Unis trois ans avant. "Lorsque Fidel a dit 'ils reviendront', il a dit au peuple cubain : vous allez les ramener", explique René Gonzalez, un de ces Cubains libérés par Washington entre 2011 et 2014, illustrant la capacité du leader à propager ses idées, aussi improbables soient-elles.

Le Quichotte des Caraïbes s'était également juré de faire de Cuba une "puissance médicale" quand le pays ne comptait que 3.000 médecins, contre 88.000 actuellement. Soit un pour 640 habitants. Cela n'a pas toujours marché : malgré ses efforts, il n'a pas pu produire 10 millions de tonnes de sucre en 1970, ni récupérer le territoire de Guantanamo, cédé il y a plus d'un siècle aux Etats-Unis.

Source AFP

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