Numericable-SFR déçoit au troisième trimestre

Réduire les coûts c’est bien, mais gagner des clients, c’est mieux. C’est un peu le message du marché à l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, après les résultats trimestriels jugés décevants de sa société Altice, la maison-mère de Numericable-SFR.

La mère Altice et sa fille Numericable-SFR voient leur revenus reculer, mais leur excédent brut d’exploitation (Ebitda) est lui est hausse, grâce aux fortes réductions de coûts, dont les « équipes Drahi » se sont fait une spécialité. Il s’était passé la même chose au deuxième trimestre et le marché avait applaudi. Mais cette fois-ci, il a sanctionné. Numericable-SFR a ainsi cédé 3,92 %, tandis qu’Altice a chuté de 9,74 %.

Numéro deux du secteur derrière Orange

En cause : les pertes de clients de Numericable-SFR. Et pourtant, l’opérateur français, numéro deux du secteur derrière Orange, a annoncé avoir limité l’érosion sur les trois derniers mois, grâce à son opération commerciale « Back to school ». Dans le mobile, il compte 21,8 millions de clients, un chiffre quasi stable par rapport au deuxième trimestre, où il avait perdu 600.000 clientspar rapport au trois premiers mois de l’année.

« Nous souffrons toujours du manque d’investissements dans le réseau de SFR avant qu’Altice n’en devienne le propriétaire, a expliqué Michel Combes, président de Numericable-SFR. SFR a aussi désinvesti sur la 4G. On essaye de rattraper ce retard. Dans les prochains trimestres, quand la qualité du réseau se sera améliorée, nous renouerons avec la croissance ».

En attendant, c’est Orange qui en profite : l’opérateur a recruté 234.000 nouveaux clients dans le mobile ces trois derniers mois. Numericable-SFR va donc devoir désormais faire la preuve très rapidement qu’il est capable de séduire à nouveau des clients. Il table notamment sur les opérations commerciales de fin d’année, pendant les fêtes.

"Je n’aime pas payer les salaires"

Jusqu’ici, il s’est surtout employé à intégrer SFR, racheté par Numericable il y a presque un an. Et à réduire les coûts de manière drastique. Il faut bien dire que de ce point de vue, Altice est le meilleur élève du secteur. On le voit sur Numericable-SFR dont l’Ebitda a progressé de 15 % à 1,03 milliard d’euros sur les trois premiers mois de l’année.

Mais également sur les autres actifs rachetés récemment, comme Portugal Telecom dont l’Ebitda est en hausse de 11,5 % au dernier trimestre, malgré un chiffre d’affaires en baisse de 9,4 %. Les méthodes sont radicales tant en interne, que vis-à-vis des contrats avec les fournisseurs qui sont tous renégociés.

« Je n’aime pas payer les salaires. Je paye aussi peu que possible », avait lancé Patrick Drahi - sur le ton l’humour - au moment de l’acquisition du câblo-opérateur américain Cablevision fin septembre. Aujourd’hui chez SFR, les salariés n’ont qu’une peur : qu’il engage un plan social. Au moment du rachat de l’opérateur, il s’était engagé à ne pas le faire dans les trois ans, donc d’ici 2017.