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FRANCE 2017-Un rapport alarmiste sur la dépense publique

Un sujet peu présent dans les débats de la campagneLes dépenses publiques continuent d'augmenterUn risque sur la dette si les taux d'intérêt remontentRamener le niveau des dépenses publiques à 50% du PIB

Par Reuters

Publié le 15 févr. 2017 à 17:20

PARIS, 15 février (Reuters) - A moins de trois mois de la présidentielle, un rapport publié mercredi alerte les candidats sur l'urgence d'une baisse rapide de la dépense publique en France, sujet peu évoqué jusqu'ici dans les débats mais auquel le futur locataire de l'Elysée devra, selon ses auteurs, s'attaquer rapidement.

"Nous poussons un cri d'alerte. Nous sommes dans une situation dans laquelle, si nous ne montrons pas à l'occasion de cette élection que nous sommes déterminés à réduire nos déficits et à maîtriser notre dette, nous allons avoir des problèmes", a déclaré Michel Pébereau, qui a dirigé le groupe de travail à l'origine de ce rapport émanant de l'Institut de l'entreprise.

L'ancien président de BNP Paribas, qui s'était livré à un exercice similaire pour le compte du gouvernement en 2005, constate que les perspectives sont aujourd'hui "alarmantes".

Les comptes publics de la France sont globalement déficitaires depuis 1981 et, si leur déficit est aujourd'hui inférieur aux pics touchés pendant la crise, il se situe parmi les plus élevés de la zone euro.

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L'Institut de l'entreprise, un centre de réflexion proche du patronat, met en cause le niveau élevé des dépenses publiques, dont la dérive affaiblit la compétitivité des entreprises, pénalise l'emploi ainsi que l'attractivité du territoire, et met à mal le consentement à l'impôt des Français.

Avec un montant de dépenses équivalent à 57% du PIB, la France est au deuxième rang des économies avancées derrière la Finlande alors que la moyenne dans la zone euro est à 48,5%.

Si le gouvernement est parvenu à freiner leur progression depuis 2012, elles ont continué de progresser en volume.

Pour les financer, la France affiche le taux de prélèvements obligatoires (45% du PIB) le plus élevé de l'UE, cinq points au-dessus de la moyenne, mais a surtout recours à la dette.

RÉDUCTION IMMÉDIATE, TRANSVERSALE, PÉRENNE

Celle-ci, qui représente plus de 32.000 euros par habitant, est juste sous la barre des 100% du produit intérieur brut, rendant la France vulnérable au risque d'une remontée des taux. Un retour de ceux-ci à leur niveau de 2005 doublerait la charge d'intérêts, représentant deux points de PIB supplémentaire.

Pour ces raisons, le rapport déplore que "la situation alarmante des finances publiques (soit) presque absente du débat présidentiel".

Des principaux candidats, seul François Fillon a détaillé jusqu'ici, dès fin novembre, un programme d'économies publiques de 100 milliards d'euros sur cinq ans, mais il en a atténué depuis l'impact s'agissant particulièrement des efforts prévus sur les comptes de la Sécurité sociale.

L'objectif de rapprocher le niveau des dépenses publiques de la France près de la moyenne européenne, à 50% du PIB, affiché par l'ancien Premier ministre, est partagé par l'Institut de l'entreprise pour qui cette réduction "doit être immédiate, transversale et pérenne".

Immédiate, parce que les partenaires européens de la France "seront particulièrement attentifs aux premières mesures du futur gouvernement".

Transversale, parce que la baisse des dépenses devra concerner toutes les dépenses publiques, celles de l'Etat, des collectivités et de la Sécurité sociale en y associant les acteurs de chaque secteur.

Pérenne, en prenant la forme de réformes permettant des économies durables comme une révision du périmètre d'intervention de l'Etat ou une réorganisation des services, les travaux de la Cour des Comptes ou de services compétents de l'Etat ouvrant de nombreuses pistes sur ces sujets.

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Le rapport propose enfin une méthode, avec la mise en place d'un comité restreint de pilotage autour du président de la République, d'un contrôle resserré du Parlement via un comité de suivi, et une présentation dans la transparence des réformes aux citoyens "afin qu'ils soient à même de s'assurer de la réalisation des objectifs."

Le rapport intégral de l'Institut de l'entreprise : http://bit.ly/2kJ7s1I (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)

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