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Marseille, menacée par Daech, renforce son réseau de surveillance

La deuxième ville de France veut doter son réseau de caméras de systèmes d’intelligence artificielle. Pour la première fois, la métropole a été menacée par Daech jeudi.

Par Paul Molga, Julie Chauveau

Publié le 22 juil. 2016 à 11:39

Les Marseillais tentent de faire face aux nouvelles menaces qui pèsent sur eux. Jeudi, une vidéo de Daech a pour la première fois mentionné la métropole méditerranéenne parmi les prochaines cibles de l’organisation terroriste. Sur les réseaux sociaux, les habitants ont plutôt régi par l’ironie et le préfet de police des Bouches-du-Rhône Laurent Nunez en a relativisé le sens.

Le renforcement du système de surveillance déjà prévu

La ville n’a pas attendu cet événement pour renforcer son système de surveillance. Dans quelques semaines, elle lancera même un appel d’offre pour équiper de logiciels d’aide à la décision le Centre de Supervision Urbaine (CSU) où convergent les images de ses caméras. Une étude du Cabinet d’étude sur la maîtrise des risques numériques Phonesec en a fixé le contour. Ils compileront les données numériques provenant de multiples canaux (voirie, urbanisme, événementiel…). « Il nous dira où déployer nos effectifs, quels moyens matériels mettre en place, s’il vaut mieux fermer telles ou telle rue, déplacer le site d’une manifestation ou changer de date d’un événement à risque », détaille Caroline Pozmentier, adjointe au maire déléguée à la sécurité.

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Le projet est dans les cartons depuis 2015 sous le nom de code  Big Data pour la tranquillité publique. Dans un premier temps, il sera destiné à la gestion prédictive des quelques centaines de rassemblements de masse. Puis le système pourrait être enrichi de nouvelles fonctionnalités de gestion en temps réel de la sécurité pour permettre par exemple de repérer des comportements suspects ou reconnaître la présence d’individus fichés S.

La mise en place de ce dispositif numérique implique de bouleverser la hiérarchie habituelle de l’ordre public. Dans un courrier adressé début mars au ministre de l’Intérieur, le maire de Marseille réclame « une nouvelle gouvernance des données pour tendre vers la Safe City ». Localement, des partenariats ont été conclus avec les institutions, administrations et collectivités voisines pour mettre en commun des données : prévisionnels de circulation, travaux de voirie, agenda événementiel, mains courantes…

Problèmes juridiques

La question se pose sur les données de police. « Pour optimiser la sécurité, le maire doit disposer de plus de pouvoir judiciaire », insiste Caroline Pozmentier. Des progrès ont été accomplis depuis la signature en 2012 d’une convention de coordination entre la police nationale et municipale.

Le réseau de surveillance mis en place en 2011 a aussi permis de réduire la délinquance d’un tiers selon la mairie, et a« décloisonné les méthodes de travail ». Réunions hebdomadaires, échanges d’informations, le commissariat central dispose d’une ligne numérique qui permet à ses enquêteurs de visionner en direct jusqu’à huit flux et monter les dossiers de réquisition d’images vidéo plus facilement ce qui a permis de tripler le nombre de condamnations .

Dans le monde d’autres villes sont allées beaucoup plus loin. Le système global de sécurité installé il y a cinq ans par Thales à Mexico est impressionnant, même s’il fait un peu froid dans le dos. 20.000 caméras, des drones, des boutons d’alerte installés dans les rues, des détecteurs de coups de feu, des systèmes de contrôle d’accès automatisés. Le tout synchronisé par un centre de commande géant où les ordinateurs surveillés par des dizaines d’opérateurs sont capables de faire le lien entre un son détecté dans la rue, un appel au secours, un objet suspect déposé par un passant, une plaque d’immatriculation reconnue par le logiciel.

« Ce qui importe ce n’est pas le nombre de caméras mais l’intelligence qu’il y a derrière. En effet, l’intelligence artificielle permet entre autre à la caméras, après quelques jours d’apprentissage, d’analyser un comportement anormal par rapport à la situation habituelle comme par exemple si une même personne revient plusieurs fois au même endroit. Mais surtout l’opérateur sait en temps réel ou sont les secours (police, pompiers, ambulances), et peut les diriger, ce qui a nécessité dans le cas de Mexico une refonte totale de la chaîne de commandement » explique Marc Darmon, directeur général adjoint de Thales, en charge des activités systèmes d’information et de communication sécurisés par ailleurs Président du Conseil des Industries de la Confiance et de la Sécurité (CICS). Sur les cinq dernières années, la criminalité baisse de 10 % par an et surtout le temps d’intervention des forces de l’ordre a été divisé par trois affirme le Groupe.

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