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Au Japon, l’étonnante revanche des téléphones à clapet

L’an dernier, les ventes de smartphones ont reculé de 5,3 % au Japon. La demande pour des appareils simples à clapet a progressé, à l’inverse, de 5,7%.

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L’AQUOS K SHF31 de Sharp fonctionne sur Android, permet de surfer sur Internet et surtout d’utiliser le service de messagerie instantanée Line, incontournable au Japon.

Par Yann Rousseau

Publié le 9 mars 2015 à 16:57

Si l’Occident semble célébrer avec ferveur le lancement de chaque produit Apple ou smartphone Samsung, une grande partie des consommateurs nippons continuent, eux, de guetter avec impatience la commercialisation des nouvelles générations de téléphones à clapet de Fujitsu ou Sharp, des modèles qui ont disparu sur nombreux autres marchés de la planète. Pour la première fois en sept ans, les ventes de ce type de téléphones portables enregistrent un étonnant rebond dans l’Archipel, quand la demande pour les smartphones confirme, elle, son essoufflement.

Selon les derniers calculs du cabinet d’études nippon MM Research Institute (MMRI), les ventes de téléphones à clapet ont progressé sur l’année 2014 de 5,7 % en glissement annuel, pour atteindre un volume de 10,58 millions d’unités, quand les ventes de smartphones ont, elles, reculé pour la deuxième année consécutive en essuyant une baisse de 5,3 %, à 27,70 millions d’appareils. « Désormais, les smartphones représentent 72,4 % des ventes d’appareils dans le pays quand les téléphones à clapet captent encore 27,6 % des livraisons », explique Hideaki Yokota, un analyste du MMRI. « Nous pensons que la demande pour ces appareils à clapet va désormais rester intacte à ce niveau de 10 millions par an », précise Miyuki Nakayama de Sharp.

"Garakei"

Pour expliquer ce retour, l’expert du MMRI pointe les spécificités culturelles du marché nippon, où les consommateurs ont utilisé pendant des années des appareils à clapet beaucoup plus performants que ceux proposés en Europe ou aux Etats-Unis. « Ici, le passage au smartphone n’est dès lors pas vécu comme un grand bond technologique », souligne-t-il. Depuis le début des années 2000, les utilisateurs japonais pouvaient consulter leurs e-mails, regarder la télévision ou payer leurs factures avec ces appareils développés spécifiquement pour le marché local, et souvent appelés « garakei », de la contraction des mots « galapagos », en référence aux espèces endémiques uniques que Darwin découvrit dans cet archipel, et « keitai », qui signifie téléphone portable en japonais.

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Au-delà de ce facteur culturel, d’autres tendances qui, potentiellement, pourraient se faire ressentir sur tous les marchés matures occidentaux, aident ces appareils simples à résister face aux smartphones. « Le facteur prix est essentiel », insiste Hideaki Yokota. « On assiste à un abandon des smartphones par une clientèle qui les jugent trop coûteux à l’utilisation ». Pour une partie des consommateurs, c’est la fragilité des smartphones ou leur faible autonomie qui agacent. « Une partie des abonnés les plus âgés résistent toujours à ces nouvelles technologies », remarque Matthew Nicholson de l’opérateur Softbank Japan.

Attentifs aux dernières tendances, les opérateurs japonais suivent avec intérêt les performances commerciales du dernier appareil de Sharp lancé le 20 février dernier dans le pays. Compatible avec la 4G, l’AQUOS K SHF31 fonctionne sur Android, permet de surfer sur Internet et surtout d’utiliser le service de messagerie instantanée Line, incontournable au Japon. « Ce type de modèle peut changer le marché », estime l’analyste du MMRI.

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