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Le marché adresse un avertissement à Altice, le holding de Patrick Drahi

Le cours de Bourse a été particulièrement chahuté ces derniers jours.

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Altice le holding de Patrick Drahi a été particulièrement chahuté en Bourse ces derniers jours.

Par Fabienne Schmitt

Publié le 30 sept. 2015 à 19:02

Ce n'est pas un désaveu, mais c’est un avertissement pour Patrick Drahi. Son holding Altice, maison mère de Numericable-SFR, a été particulièrement chahuté en Bourse ces derniers jours, alors que le fort endettement du tycoon des télécoms suscite des interrogations. L’action Altice a chuté de près de 10 % ces deux derniers jours à la Bourse d’Amsterdam.

Les investisseurs commenceraient-ils à douter de Patrick Drahi ? Lui qui a accumulé les acquisitions ces derniers mois (SFR, Portugal Telecom, Suddenlink, Cablevision...) jusqu’à porter sa dette à 45 milliards d’euros (selon AlphaValue), commence en tout cas à semer le trouble après avoir enivré les marchés.

Certes, le recul de l’action Altice vient d’abord du coup de froid du marché du crédit « high yield » (à haut rendement, lire également page 31). Mais, si tous les groupes endettés souffrent, cela n’explique pas tout. « On s’interroge sur la capacité d’Altice à financer ses acquisitions dans un contexte de marché qui a changé », indiquait récemment Clint Comeaux, gérant spécialiste du marché du crédit « high yield » américain chez Muzinich & Co.

Signe que certains doutent, la levée de fonds consécutive à l’acquisition du câblo-opérateur américain Cablevision n’a pas connu le même succès que d’habitude. Altice a dû réduire à deux reprises la taille d’une émission obligataire à haut rendement cette semaine, la ramenant de 6,3 milliards à 4,8 milliards. Le holding devrait ainsi être amené à relever le montant du prêt bancaire envisagé pour le rachat de Cablevision (17,7 milliards de dollars). « La levée de dette est finalisée et l’acquisition de Cablevision sécurisée sur le long terme », assure-t-on chez Altice. Les banques JP Morgan, Barclays et BNP Paribas se seraient engagées à compléter le financement, dans le cas où le groupe ne parviendrait pas à lever toute la dette attendue.

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Un signal clair

En réalité, Altice a bien levé les 8,6 milliards promis pour Cablevision, mais sur certaines tranches, le holding a eu des conditions moins favorables qu’attendu en termes de taux d’intérêt et de date de remboursement de la dette. Les taux négociés vont de 5 % à 10 % et le remboursement va de 7 à 10 ans, suivant les tranches. Si cela reste convenable, jusqu’ici, Altice avait plutôt l’habitude de dicter sa loi au marché, aidé en cela par la ruée des investisseurs – pour SFR, la demande avait atteint 100 milliards de dollars pour une émission de 16,7 milliards !

« Est-ce que le modèle est pérenne ? Est-ce que Patrick Drahi est un génie? Est-ce que les baisses de coûts finiront par détériorer les actifs ? Ce sont autant de questions que se pose le marché », affirme Alexandre Iatrides, analyste chez Oddo Securities. « Le groupe arrive au bout de la logique de la dette. Le marché attend de voir ce qu’il est capable de faire sur Suddenlink et Cablevision », renchérit Jean-Michel Salvador, analyste chez AlphaValue.

Aujourd’hui, le signal du marché semble clair : il faut arrêter les achats. C’est justement ce que le directeur général d’Altice Dexter Goei a dit la semaine dernière : « Nous devons mettre en pause le rythme de nos acquisitions. » Sauf « siCox [l’un des plus gros câblo-opérateurs américains, NDLR] venait nous voir en disant que leur entreprise est à vendre ».

Fabienne Schmitt

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