BFMTV, le pari réussi du petit groupe audiovisuel qui monte
En une décennie, la seule chaîne d'info rentable s'est imposée, au point de faire partie des « télés » les plus courtisées par les hommes politiques. Elle s'est stabilisée autour de 2 % d'audience.
En une décennie, BFMTV s'est imposée, au point de faire partie des « télés » les plus courtisées par les hommes politiques. « Depuis le départ, la logique de BFM, c'était d'être aussi crédible que les chaînes généralistes », explique Alain Weill, patron et principal actionnaire du groupe NextRadioTV qui, après avoir fait ses preuves dans la radio avec RMC, marque aujourd'hui des points dans l'univers de la TNT. Au-delà de sa chaîne d'info en continu le groupe a en effet lancé fin 2012 RMC Découverte. A ses yeux, l'épisode dramatique de « Charlie », en janvier, qui a consacré le poids de sa chaîne, a validé son approche. De l'information pure et dure, des plateaux en direct, des bandeaux « Live », « Edition spéciale », « Dernière minute » en cas de « grosse actu » et bien sûr un développement des synergies avec la radio RMC, en particulier pour les interviews de la star de sa matinale Jean-Jacques Bourdin.
Pour Alain Weill : « En général, plus on investit, plus ça paie. » Depuis 2005, il investit donc pour faire grandir sa création par étapes. La chaîne, qui lui coûte 55 millions d'euros par an, compte 350 salariés, dont 200 journalistes. « Une année, pour la rentrée, nous avions pris un risque, calculé, mais un risque quand même. C'est le moment où nous avons creusé l'écart avec iTélé », se rappelle Alain Weill. En 2014, BFMTV a battu son record, avec deux points de part d'audience. « La croissance de la chaîne devrait se stabiliser. L'objectif, c'est de rester autour de ces deux points d'audience, dit Alain Weill. C'est indispensable pour maintenir et améliorer la qualité. » Et aussi pour poursuivre le développement de la chaîne, vers le grand reportage notamment.
S'il admet que BFMTV est la « seule chaîne d'info à gagner de l'argent » (15 millions de revenus opérationnels en 2014), Alain Weill, qui redoute toujours une arrivée de LCI sur la TNT gratuite, ne veut pas non plus parler de « BFM la prospère ». L'équilibre financier de la chaîne se situe, dit-il, autour de 1,7 point d'audience. C'est d'ailleurs son combat du moment. Si les annonceurs payaient la publicité sur BFM au même prix que sur TF1, BFM dégagerait environ un tiers de recettes supplémentaires. « L'information, c'est particulier. Cela coûte cher », affirme celui qui veut faire monter la cote de sa chaîne auprès des marques.
J. D.-C.