En Chine, les constructeurs occidentaux mettent la gomme dans l’électrique
Après VW, BMW ou Daimler, Ford va monter une JV dans les véhicules électriques avec un acteur chinois. Le groupe américain entend même créer une marque pour l’occasion.
Les bans sont signés. Ford veut créer une coentreprise à 50/50 avec le groupe chinois Zotye entièrement dédiée au véhicule électrique, de la fabrication aux services de mobilité associés. Une nouvelle marque « indigène » doit même être créée pour l’occasion, précise le communiqué de l’industriel américain, qui entend électrifier 70 % de son offre chinoise d’ici 2025. Pour rappel, les constructeurs occidentaux n’ont pas le droit de commercialiser des voitures électriques sous leur propre nom en Chine.
Ce sera le troisième joint-venture chinois de Ford, déjà lié à Changan et Jianling. Zotye est un petit spécialiste de l’électrique : la société privée a écoulé 16.000 petits modèles en Chine depuis janvier, selon Ford, ce qui représente une part de marché d’environ 7 % et un saut de 56 % par rapport à l’année précédente.
Priorité nationale
Sur place, les engins à batterie lithium ion sont devenus une priorité nationale, vu l’état de l’atmosphère dans les grandes villes du pays. Les autorités nationales devraient d’ailleurs prochainement imposer aux fabricants de voiture un quota obligatoire de véhicules électriques dans leurs ventes, qui pourrait s’appliquer dès 2018 et atteindre 12% en 2020 . D’après Ford, il pourrait se vendre là-bas quatre millions de voitures 100 % électrique à 2025, dont 4 millions.
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Devant ce gâteau, et pressé par les contraintes réglementaires, les acteurs mondiaux du secteur peaufinent tous leur plan d’attaque sur le sujet. Tesla ou General Motors ont dit vouloir produire ses modèles électriques haut de gamme en Chine, tandis que les allemands Volkswagen et Daimler ont également signé au printemps des protocoles avec respectivement JAC et BAIC dans le même domaine. BMW n’est pas non plus en reste.
Côté français, PSA travaille depuis l’an dernier avec son actionnaire et partenaire Dongfeng pour sortir une voiture électrique en 2019, et Renault planche lui aussi avec Dongfeng sur des modèles abordables - avec un horizon identique.
La ruée vers l’électrique
Quelque 98 milliards de yuans d’investissements (13 milliards d’euros) ont d’ores et déjà été annoncés sur la thématique en Chine, représentant une capacité de production annuelle de près de 3 millions de véhicules, selon les calculs de Bloomberg.
« Au-delà des grands noms, c’est fou le nombre d’industriels locaux qui se ruent sur l’électrique, et notamment sur des tous petits modèles citadins qui pourront être partagés », constate un expert du sujet.
De fait, la Chine semble très bien placée pour prendre la tête de cette révolution technologique, avec de nombreuses usines de batteries installées sur son territoire. L’Europe, de son côté, accuse un certain retard en la matière.
À noter
Sur les sept premiers mois de l’année, les ventes de Ford en Chine ont reculé de 7 %.
Julien Dupont-Calbo