Publicité
Tribune

La location meublée est-elle toujours aussi attractive ?

LE CERCLE/CONSEIL - Présentée comme une solution d’investissement locatif, la location meublée est aussi un moyen de défiscalisation. Pourtant, au regard des réformes récentes, la formule mérite-t-elle encore que l’on s’y attarde ?

La location meublée est-elle toujours aussi attractive ?

Par Gisèle Cohen (avocate, associée gérante de la SCM BCS)

Publié le 28 juin 2017 à 11:35

Bien que son régime assoupli se calque de plus en plus sur la location classique au gré des nombreuses interventions du législateur, la location meublée continue de présenter certains avantages non négligeables, pour peu que l’on respecte certaines règles.

Il convient au préalable que le logement soit garni de meubles, mais également de tout ce qui permet d'y vivre normalement et immédiatement.

La loi fixe les éléments devant impérativement meubler le local pour permettre une telle location : une literie avec couette ou couverture, des volets ou rideaux dans les chambres, des plaques de cuisson, un four ou un four à micro-onde, un réfrigérateur, un congélateur et la vaisselle en nombre suffisant pour que les occupants puissent prendre les repas, des ustensiles de cuisine, une table, des sièges, des étagères de rangement, des luminaires et du matériel d'entretien ménager.

Une formule souple, fiscalement avantageuse

Publicité

N'étant pas soumis au régime contraignant de la location classique, le bailleur peut davantage imposer ses conditions à l'occupant sur la durée, le dépôt de garantie et la durée de préavis avant le congé. Cette dernière est réduite à 3 mois pour le bailleur et 1 mois pour le locataire (contre 6 mois et 3 mois pour la location nue).

L'activité commerciale de loueur en meublé peut être exercée à titre professionnel, en société ou non, dans certaines conditions. Le régime fiscal de la location meublée professionnelle est réservé aux locaux d'habitation comportant tous les éléments mobiliers indispensables à une occupation normale par le locataire. Fiscalement, on distingue deux catégories : le loueur meublé non professionnel (LMNP) et le loueur meublé professionnel (LMP).

Lire aussi :Location meublée : investir avec des fonds

Vous êtes LMNP dès lors que vos recettes locatives sont inférieures à 23.000 euros par an ou si elles représentent moins de la moitié de vos revenus globaux.

Vous pouvez alors choisir entre le régime micro-BIC (ou régime forfaitaire) et le régime réel. Le micro-BIC s’applique si vos recettes ne dépassent pas 32.900 euros. Vous profitez d'un abattement de 50 % sur les recettes (seule la moitié de ces dernières est imposable). Vous ne pouvez pas créer de déficits. Ce régime est intéressant si vos charges sont inférieures au seuil de 50 %.

Vous êtes LMP dès lors que vos recettes locatives sont supérieures à 23.000 euros de loyers par an. La recette générée doit dépasser la somme des revenus d'activité du foyer fiscal et une inscription au Registre du commerce et des sociétés est obligatoire.

Lorsque les dépenses déductibles sont supérieures aux recettes réalisées, se dégage un déficit imputable sur des revenus de même nature, pendant dix ans. C'est là que peut s'avérer intéressant le passage au statut de loueur en meublé professionnel qui permet de reporter les déficits sur le revenu global imposable du foyer fiscal. L'activité de loueur en meublé peut également s'exercer sous le statut de l'auto-entrepreneur.

Quelques contraintes

Le principal inconvénient d’une location meublée est pour le bailleur le fait de devoir meubler et équiper le logement, dans les conditions fixées par la loi. À défaut, il se heurte à un risque de requalification du bail en location nue.

En outre, la durée minimale du bail est obligatoirement d'un 1, ou 9 mois pour les étudiants, au lieu de 3 ans pour la location nue, reconductible tacitement, ce qui peut apparaître plus contraignant. Enfin, le bailleur doit toujours être en mesure de justifier la reprise de son bien : pour vente, y habiter ou encore parce que le locataire n'a pas respecté ses obligations.

Gisèle Cohen est avocate associée gérante de la société SCM BCS

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité