Benjamin Patou (Moma Group) : « Les difficultés s’accumulent pour la nuit parisienne »
Benjamin Patou, PDG de Moma Group, était ce vendredi 3 juin 2016 l’invité de la matinale des Echos.
Par Pascal Pogam
Impact des intempéries, difficultés du business de la fête, croissance de Moma Group et stratégie de la société pour se distinguer de la concurrence. Benjamin Patou, figure incontournable de la nuit parisienne, revient sur les enjeux du secteur et présente sa programmation culturelle à venir.
L’événementiel, un secteur touché par la crise
Au sein de Moma Group, Benjamin Patou réunit des activités de traiteur, des boîtes de nuits, des restaurants et des productions de spectacles. Une stratégie de diversification pensée pour s'imposer dans un contexte difficile, marqué par la fermeture de 600 clubs en France en 2015. « C’est la vision stratégique que nous avons prise au début de la création du groupe : offrir une offre diversifiée, une sorte de guichet unique de l’événementiel ».
Créer des lieux avec un ADN unique
Bus Palladium, Victoria 1836, l'Arc Paris : tous ces lieux parisiens emblématiques sont la propriété du Moma Group. Pour se distinguer, Benjamin Patou choisit des établissements avec une forte identité, comme le Manko Paris, ouvert il y a quelques mois et mêlant restaurant péruvien et cabaret. « La clé du succès, c’est de créer une vraie histoire, un ADN, avoir des endroits racés, avec des aspérités. »
La Gare du Nord, théâtre d’un « spectacle affligeant »
En octobre 2015, Laurent Fabius, alors au ministère des Affaires étrangères, avait publié un rapport avec plusieurs mesures pour renforcer l'attractivité de la vie nocturne parisienne. Si ces propositions n'ont pas été suivies d'effet, pour Banjamin Patou, la priorité se situe ailleurs, notamment autour de la gare du Nord, lieu de passage des touristes londoniens laissé à l'abandon. « Avant de vouloir faire des croisières électros, ils feraient mieux de nous assurer le service minimum de sécurité. »