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Défense : les « forces spéciales » marché de prédilection pour les PME

Les troupes d’élite sont à la recherche de produits innovants. Un marché restreint mais qui constitue une référence pour l’export.

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Libération de l'otage néerlandais par les Forces Spéciales Francaise le 06/04

Par Frank Niedercorn

Publié le 5 mai 2015 à 18:13

Si les forces spéciales cultivent la discrétion, elles jouent désormais l’ouverture pour s’équiper. Notamment en direction des PME.« Les forces spéciales de l’industrie française, nous avons intérêt à les connaître. Elles sont innovantes et, comme nous, emploient peu de personnes, sont rapides dans la prise de décision et capables de prendre des risques. » explique le lieutenant colonel Vincent R. du Commandement des opérations spéciales (COS). C’est la raison d’être du Sofins (special operations forces innovation network seminar) qui s’est tenu le mois dernier sur un camp militaire dans la banlieue de Bordeaux. Créé à l’initiative du COS, il est organisé par le Cercle de l’Arbalète une fédération qui regroupe une centaine de PME. « Elles réagissent rapidement à la demande des unités. C’est la raison pour laquelle nous acceptons la candidature de filiales de groupes étrangers si elles ont cette capacité à faire des modifications sur place », explique Benoît de Saint Sernin son président.

3. 500 soldats

Certes ce marché est confidentiel à côté des 190.000 contrats conclus chaque année par le ministère de la Défense avec les PME pour un montant compris entre 1,5 et 2 milliards d’euros. Et si les effectifs des forces spéciales sont appelés à augmenter, leur nombre, aujourd’hui 3.500 soldats, va rester modeste au regard des 215.000 militaires de l’armée française. Un marché de niche qui dope toutefois l’innovation en raison des besoins très spécifiques de ces soldats. Comme ceux du commando Kieffer, basé à Lorient qui cherchaient un système permettant de stabiliser leur caméra embarquée lors des opérations maritimes. Subventionnée par la DGA dans le cadre du dispositif Rapid (Régime d’appui PME pour l’innovation duale), la société Inpixal a collaboré avec le commando pour adapter au monde nautique son dispositif mis au point pour les drones. « Même cinq ou dix produits vendus représentent une belle affaire car ce sont des produits très techniques», note Pierre Romenteau le fondateur de cette PME de 10 personnes. Ces unités d’élites sont aussi une référence de choix. Ainsi Cose, une PME francilienne également soutenue par la DGA, a mis au point le système Strike qui permet aux tireurs d’élite de stabiliser leur visée lorsqu’ils sont à bord d’un hélicoptère. « Dès lors un tireur peut toucher le moteur d’un véhicule à 800 mètres contre 200 ou 300 mètres auparavant», assure le patron de la PME. Primée en 2013 et en service à quatre exemplaire, le Strike pourrait voir son avenir à l’export. C’est ce qui est arrivé à Metravib qui, à l’occasion du siège de Sarajevo, a conçu un système de détection de coups de feu destiné à repérer les snippers et aujourd’hui vendu à 2.000 exemplaires dans le monde.

C2E : l’ancien para conçoit du sur-mesure

Le confort du combattant, cela peut paraître anodin, mais c’est capital. » Eric Casbas parle en expert, puisqu’il a créé la société C2E il y a onze ans, après avoir servi vingt-cinq ans dans les unités spéciales – dont le régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa) de Bayonne. Les anciens militaires sont nombreux dans le milieu – souvent avec le béret de conseiller technique, utile aux entreprises pour ouvrir des portes.Ancien parachutiste, Eric Casbas, lui, utilise son expérience pour concevoir des produits collant à la demande des utilisateurs. Une stratégie qui a donné naissance à une gamme, Ligne Tactic, composée de plus de 180 produits, tous conçus et développés en interne – une partie de la production textile étant effectuée dans l’atelier de la marque bretonne Kerdier, située à Saint-Malo et rachetée il y a trois ans.L’entreprise de 16 personnes reçoit quotidiennement des appels d’offres de quelques centaines de pièces. Les filets de camouflage individuels (dont Eric Casbas a conçu lui-même la colorimétrie), ou les tentes des chasseurs alpins. Récemment, la société a mis au point un tapis « athermique » permettant aux tireurs d’élite de rester des heures allongés par terre sans ressentir le froid. Avec un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, dont 40 % sont réalisés à travers du négoce, C2E ne cherche pas à se mesurer aux grands acteurs du textile, comme le toulousain Paul Boyé.Toutefois, l’entreprise gagne parfois de gros contrats. Comme celui des 120.000 trousses de santé désormais utilisées par tous les militaires. Eric Casbas, qui en a dessiné le modèle, espère d’ailleurs à nouveau bien figurer dans le nouvel appel d’offres.

F.N

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