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Critique

« 120 battements par minute » : La vie, malgré tout...

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Par Olivier De Bruyn

Publié le 23 août 2017 à 01:01Mis à jour le 6 août 2019 à 00:00

Paris, au début des années 1990. De jeunes militants des deux sexes, réunis au sein de l'association Act Up, multiplient les actions provocantes pour contraindre les institutions et les laboratoires pharmaceutiques à prendre enfin en compte l'épidémie de sida, ses ravages, et à mener une politique de santé volontariste. Au sein de ce groupe, un garçon : Sean, la vingtaine, séropositif. Ce militant parmi les plus actifs d'Act Up entame une histoire d'amour avec Nathan, qui vient d'intégrer la communauté de combat. Entre manifs, assemblées générales, interventions intempestives dans les lieux de pouvoir et séjours inévitables dans les hôpitaux, les deux garçons tentent de vivre pleinement leur vie, malgré la peur de la mort. Cette mort qui rôde, omniprésente...

L'intime et le collectif

La naissance d'un amour et le quotidien d'un groupe de militants... Dans « 120 battements par minute » (grand prix du jury du dernier Festival de Cannes), Robin Campillo - « Les Revenants », « Eastern Boys » - met en scène avec une inspiration de chaque instant l'intime et le collectif, les sentiments en pagaille de jeunes personnages qui se savent en sursis et leur lutte pour bousculer l'inertie, voire l'irresponsabilité des responsables politiques et des professionnels de santé d'une époque qui - faut-il le rappeler ? - fut aussi celle de l'« affaire du sang contaminé ». Le résultat : un film intense et bouleversant qui vise et touche toujours juste.

Deux jeunes acteurs sidérants

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Au plus près de ses personnages, Robin Campillo, lui-même militant d'Act Up dans les années 1990, retranscrit avec une énergie et une vitalité constantes les sentiments, les désirs, les peurs et les contradictions qui agitent le groupe et chacun de ses membres. Sans jamais céder au pathos et en évitant les pièges du didactisme, le cinéaste entraîne dans un récit de 2 heures 20 nerveux, émouvant, nécessaire, et révèle en prime deux jeunes acteurs sidérants : Nahuel Pérez Biscayart (Sean), que l'on retrouvera en octobre dans le nouveau film d'Albert Dupontel, « Au revoir là-haut » (d'après le roman de Pierre Lemaitre) et Arnaud Valois (Nathan), qui fera à coup sûr beaucoup parler de lui dans les années à venir. Leur prestation est à la hauteur du film : exceptionnelle.

Olivier De Bruyn

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