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Internet : ces nouveaux outils qui sapent l'hégémonie des applis

•86 % du temps passé sur un smartphone est consacré aux applications.•Mais le HTML5 pourrait réduire l'influence d'Apple et de Google.

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Par Nicolas Rauline

Publié le 24 nov. 2014 à 01:01

Le Web est-il mort ? Le débat agite le milieu technologique depuis plusieurs années maintenant. Et avec le basculement de l'audience vers le mobile et le triomphe des applications, le sort du Web semblait réglé. Aujourd'hui, 86 % du temps passé sur un smartphone l'est sur des applications, selon Flurry, une société qui analyse les données mobiles. Avec toutes les conséquences que cela implique : comportementales, avec la fin de la navigation par liens, mais aussi économiques, avec la position désormais incontournable des acteurs disposant d'un système d'exploitation mobile et d'une boutique d'applications, Apple et Google en tête, qui peuvent ainsi contrôler les contenus auxquels les internautes accèdent... Autre conséquence : le paysage, sur mobile, est beaucoup plus morcelé. Lorsque l'on veut toucher tous les utilisateurs, il faut développer un site mobile, une application iOS, une application Android, voire une autre sous Windows Phone... Ce qui fait exploser les coûts.

Mais si les applications sont bien en mesure de transformer le paysage digital, tout n'est pas perdu pour les défenseurs d'un Internet ouvert, libre et transparent. Leur salut a un nom : HTML5. Derrière ce standard, un ensemble de technologies permettant de développer un site ou une application pour toutes les plates-formes (iOS ou Android, PC, mobiles ou tablettes). On parle alors de « Web app », par opposition aux « applications natives », développées spécialement pour iOS ou Android et disponibles sur les boutiques d'applications iTunes ou Google Play.

Baisse des coûts

Ces technologies ont mis du temps à être adoptées et à devenir compatibles partout et, en termes de performance, elles sont encore en deçà des applications natives. « Les utilisateurs sont de plus en plus exigeants en termes de qualité, de rapidité d'affichage, d'accessibilité, autant de paramètres pour lesquels les applications natives restent à la pointe, affirme Marie-Caroline Lanfranchi, associée et directrice générale adjointe de l'agence d'innovation Fabernovel. Mais les technologies Web s'améliorent, et aujourd'hui on peut faire du mobile avec des développements Web. »

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Pour certains usages, qui nécessitent notamment une communication avec le téléphone, l'application native reste obligatoire : la géolocalisation, qui utilise le GPS du terminal, le mode offline pour visualiser les contenus sans connexion, ou les services de photo qui permettent de prendre une image et de la mettre aussitôt en ligne, par exemple. « Cela dépend en partie du contenu, précise Marie-Caroline Lanfranchi. Applications natives et Web peuvent être complémentaires, beaucoup de clients font les deux. Si vous êtes un musée par exemple, vous aurez intérêt à développer un site Web en "responsive design" [qui s'adapte automatiquement à la taille de l'écran grâce au HTML5, NDLR] pour y mettre toutes les informations pratiques, les horaires d'ouverture... Mais si vous voulez mettre en valeur une exposition, mieux vaut développer une application native, où vous aurez de meilleures photos, des vidéos, etc. »

Des solutions mixtes existent aussi, qui permettent de limiter les coûts : il est aujourd'hui possible de développer une application avec une « base Web », puis d'ajouter des couches de développement pour l'adapter à chaque plate-forme. « Le niveau de performance ne sera certes pas le même qu'une appli traditionnelle mais on peut arriver à des coûts quatre fois moindres. Cela permet de développer pour toute plate-forme alors qu'aujourd'hui, beaucoup de clients doivent choisir entre iOS et Android pour des raisons budgétaires et se coupent d'une partie de leur cible », explique Alexis Godais, fondateur de l'agence Buzzaka. Avant, un jour, de pouvoir passer au 100 % Web ? « Difficile de faire des projections mais, à long terme, ce sera sans doute possible. » C'est en tout cas le pari d'acteurs comme Mozilla. La fondation qui a créé le navigateur Firefox fait la promotion de ces technologies ouvertes et compte bien séduire les développeurs d'applications. « Les choses sont en train de changer et c'est le sens de l'Histoire, affirme Tristan Nitot, président de Mozilla Europe. Développer une fois pour toutes, sur toutes les plates-formes, c'est plus simple, les développeurs y sont sensibles. »

Nicolas Rauline

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