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Areva : le numéro 2 va goûter au titre de patron opérationnel

Le conseil de surveillance a renouvelé sa confiance au directoire. Le numéro deux, Philippe Knoche en assumera la direction en attendant une solution définitive.

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Philippe Knoch, le numéro deux d’Areva, va diriger le groupe de manière transitoire.

Par Anne Feitz

Publié le 22 oct. 2014 à 18:02

C’est une solution de gouvernance intérimaire qui a finalement été choisie hier pour Areva. Alors que le président du directoire, Luc Oursel, a annoncé lundi qu’il quittait ses fonctions pour raisons de santé, le conseil de surveillance a décidé que les trois autres membres du directoire continueraient d’assumer collectivement la gestion du groupe nucléaire.

Philippe Knoche, directeur général délégué, qui était de facto numéro deux opérationnel, s’est vu conférer « les même pouvoirs que ceux du président du directoire, jusqu’à la tenue de la prochaine assemblée générale qui décidera du changement de gouvernance », annonce le communiqué succint du groupe, après avoir simplement indiqué que le Conseil de surveillance « a renouvelé sa confiance au directoire ».

Outre Philippe Knoche, les deux autres membres du directoire sont Olivier Wantz, directeur du Business Group Mines, et Pierre Aubouin, directeur financier. « Luc Oursel n’a pas démissionné, il reste juridiquement président du directoire », insiste-on chez Areva.

Présidé par Pierre Blayau, le conseil de surveillance n’a donc pas tranché sur les questions plus fondamentales de gouvernance ouvertes depuis plusieurs mois à la tête du groupe. L’Etat, qui détient, directement et via des acteurs publics, 87 % du capital d’Areva, doit en effet se prononcer dans les semaines qui viennent sur les futurs dirigeants de la société. Le passage d’une structure à conseil de surveillance et directoire, en société à conseil d’administration, a déjà été acté. Il pourrait être formellement votée lors d'une assemblée générale programmée pour le 9 décembre, en tout cas avant la fin de l’année.

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Difficultés financières

Dans cette configuration, il est prévu de dissocier les fonctions de président et de directeur général. Pierre Blayau, président du conseil de surveillance depuis juin 2013, deviendrait alors président du conseil d’administration, dans la continuité de la situation actuelle. La question du maintien de Luc Oursel à la direction du groupe était clairement posée, bien avant l’annonce de sa maladie. Et le nom de Philippe Knoche, bras droit de Luc Oursel, était régulièrement cité pour son remplacement.

Le numéro deux d’Areva connaît bien la maison, où il est entré en 2000 (recruté par Anne Lauvergeon), et a été successivement directeur de la stratégie, directeur du traitement du combustible usé, et directeur de projet sur l’EPR finlandais. Nommé COO (chief operating officer) en 2009, il a été nommé patron des réacteurs en 2010, puis directeur général délégué en juillet 2011. Il est en outre détenteur du précieux passeport que constituent ses diplômes de l’école des Mines et de Polytechnique.

Les défis à la tête du groupe nucléaire ne manqueront pas. Areva, qui a perdu 694 millions d’euros au premier semestre pour un chiffre d’affaires de 3,89 milliards, est fragilisé par les difficultés financières depuis plusieurs années. Le groupe a subi retards et surcoûts sur certains projets, au premier rang desquels l’EPR finlandais, et tarde à engranger de nouvelles commandes de réacteurs alors que le marché du nucléaire mondial reste déprimé. Certaines questions stratégiques doivent être tranchées, sur la pertinence du modèle intégré par exemple, qui se poseront au futur patron du groupe nucléaire.

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