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La reconnaissance d'images, nouveau terrain de jeu des géants du Net

•Amazon et eBay investissent dans cette technologie, qui séduit les annonceurs.•Ils cherchent à analyser grâce à elle les photos postées sur les réseaux sociaux.

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Par Anaïs Moutot

Publié le 25 août 2014 à 01:01

C'est un petit bouton, à gauche de l'écran. Il s'appelle Firefly, et Amazon en a fait l'un des principaux moteurs de son entrée sur le marché des smartphones, lors de la présentation de son Fire Phone en juin dernier. Il suffit de pointer le téléphone vers un livre, un CD ou un jeu vidéo et un lien direct apparaît pour l'acheter sur la plate-forme d'e-commerce, s'il est disponible en ligne.

Cette nouvelle fonction, extension de l'application Flow créée par Amazon il y a deux ans, repose sur la reconnaissance d'images. Amazon n'est pas le seul à s'intéresser à cette technologie. eBay a déjà mené plusieurs expériences similaires avec ses applications eBay Motors et eBay Fashion, qui permettent de proposer des vêtements ou des véhicules proches de ceux pris en photo.

Les fournisseurs historiques de ces technologies, de leur côté, travaillent avec plusieurs grandes enseignes qui cherchent une alternative au QR, ce code-barre destiné à être flashé par les smartphones « qui ne s'est jamais vraiment démocratisé », estime Guillaume Faure, de l'agence digitale Fabernovel. LTU Technologies, un des leaders français du secteur, a fourni la fonction « scan and find » (scanne et trouve) de l'application de l'enseigne de prêt-à-porter Celio, qui permet de rechercher un vêtement similaire à celui d'une photo. Zalando, le site Web allemand spécialisé dans la vente de vêtements et chaussures, vient de lancer une application similaire. Le fournisseur espagnol Catchoom mise lui sur la réalité augmentée, en permettant de voir en 3D les meubles du catalogue Ikea.

Mais les applications de reconnaissance d'images ne s'arrêtent pas à l'e-commerce : reconnaissance faciale, robotique, traduction ou encore publicité, le marché total est évalué à 9,65 milliards de dollars par le cabinet Markets and Markets. Il devrait croître de 21,6 % par an sur les cinq prochaines années, pour atteindre 25,65 milliards de dollars en 2019. De quoi aiguiser les appétits des géants du Net. Passée un peu inaperçue au milieu de l'été, l'acquisition par Google de Jetpac, une start-up qui analyse les photographies postées sur les réseaux de partage comme Instagram ou Flickr, confirme l'intérêt du géant de Mountain View pour cette technologie. Il y a un an et demi, Google avait déjà racheté DNN Research, une start-up de Toronto spécialisée dans ce domaine.

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« Hashtags passifs »

« L'image s'impose désormais comme le moyen de communication dominant sur le Web », avance Frédéric Jahard, le PDG de LTU Technologies pour expliquer l'intérêt des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Le nombre de smartphones ne cesse d'augmenter, et avec eux les photographies partagées sur les réseaux sociaux. 1,8 milliard de photographies sont partagées chaque jour sur Facebook, Instagram, Flickr, Snapchat et Whats-App, soit six fois plus qu'il y a deux ans, selon la dernière étude de KPCB sur les tendances sur Internet. Cette masse d'images a permis d'améliorer une technologie qui n'est pas nouvelle, mais qui restait encore peu efficiente. « Le taux de réussite de la reconnaissance d'images est passé de 40 à 70 % il y a environ trois ans, grâce au progrès du "deep learning ", des algorithmes qui cherchent à simuler le fonctionnement de l'activité neuronale du cerveau humain », raconte Frédéric Jahard.

Les réseaux sociaux, qui ont misé sur l'image comme Tumblr ou Pinterest, pourraient trouver grâce à la reconnaissance d'images une manière de se monétiser. Rarement accompagnées de textes, les photos partagées sur leurs plates-formes créaient jusqu'ici peu de métadonnées. Ditto Labs, une entreprise américaine qui vient de nouer un partenariat avec Tumblr, promet de révéler leurs « hashtags passifs » : en clair, elle passe au crible les photographies en ligne pour analyser la présence des marques. Häagen-Dazs sait ainsi que ses glaces sont consommées en majorité à 1 h du matin. Et Vera Bradley que ses sacs à main sont régulièrement offerts comme cadeaux d'anniversaire aux adolescentes.

Anaïs Moutot

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