Brexit : l'Australie refroidit le Royaume-Uni
Le ministre australien du Commerce a exclu toute discussion "formelle" sur un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni avant l'arrivée à son terme du processus de sortie du pays de l'Union européenne.
Par Justine Babin
L'Australie ne pourra pas se précipiter dans les bras du Royaume-Uni tant que sa rupture avec l'Union européenne n'aura pas été entérinée. Ce serait "illégal" a déclaré mardi au Times Steven Ciobo, le ministre australien du Commerce, suivant l'avis de l'un de ses conseillers. Le pays n'entreprendra pas de "négociations formelles" en vue de la signature d'un accord de libre-échange entre les deux pays tant que l'article 50 n'aura pas été mis en œuvre.
La signature d'accords de libre-échange fait en effet partie de la politique commerciale commune et reste une compétence exclusive de l'Union européenne, selon le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.
Ces déclarations soufflent le froid après celles de septembre dernier où Steven Ciobo avait affirmé que des discussions préliminaires pourraient néanmoins avoir lieu, pour accélérer le processus. Pour son homologue britannique Liam Fox et le gouvernement de Theresa May, c'est un coup dur. Attendre la fin du Brexit reviendrait à perdre au moins deux ans, entre la notification de l'article 50 par le Royaume-Uni et le déroulement de la procédure de séparation.
Des négociations qui s'annoncent longues
Les négociations de l'accord de libre-échange s'annoncent longues. La négociation d'un accord commercial nécessite en moyenne cinq ans, estime Linda Lim de la Ross School of Business, dans Business Insider . Celles sur le Ceta , entre l'Union européenne et le Canada, durent déjà depuis sept ans et elles n'ont toujours pas abouti à une ratification du traité.
Stephen Ciobo a néanmoins déclaré qu'il souhaitait que ces discussions soient amorcées aussi "efficacement et rapidement que possible". Dans la balance pour les Australiens, selon The Times : un accès privilégié au marché du travail britannique et le droit pour leurs services financiers de se lancer à l'assaut du marché britannique.
"Mon ambition est que le Royaume-Uni devienne un leader mondial du libre-échange", avait pour sa part déclaré Theresay May en septembre, évoquant plusieurs partenaires potentiels près à imiter l'Australie dans une ère post-Brexit.