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Après la défaite, la droite s’interroge sur sa stratégie

François Fillon a dit ce lundi devant le bureau politique de LR n'avoir "plus la légitimité pour mener" le "combat" des législatives.

Par Gabriel Nédélec

Publié le 24 avr. 2017 à 13:00

La douche froide est double pour François Fillon. EN DIRECT suivez le déroulement du lendemain du premier tour de la présidentielle , le candidat de la droite a dû lundi se mettre en retrait, expliquant devant le bureau politique des Républicains (LR) n'avoir plus la "légitimité" pour mener le combat des législatives.

"Ce combat (des élections législatives), il est désormais entre vos mains. Je vais redevenir un militant de coeur parmi les autres", a déclaré l'ancien Premier ministre et actuel député de Paris, confronté à de nombreuses critiques en provenance des propres membres de sa famille politique. Ces mêmes critiques qu’il était parvenu à faire taire grâce au coup de force du Trocadero.

Certains, à l’image de François Baroin, pressenti pour occuper le poste de Premier ministre au cas où François Fillon l’emporterait, sont restés mesurés dans leur critique, imputant la défaite à « l’organisation des primaires » ou encore sur « le projet de rassemblement ». Mais pas aux affaires. « La baisse de François Fillon n'a pas démarré uniquement avec les affaires" mais "au lendemain de la primaire avec des problématiques autour de la Sécurité sociale, autour de l'importance du programme de suppression de postes de fonctionnaires", a-t-il jugé au micro d’Europe1.

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Et d’ajouter « François Fillon a été investi par un bloc électoral de 4,5 millions d'électeurs, il avait une légitimité forte, aucune circonstance ne permettait d'imaginer un candidat de substitution", a-t-il dit.

"Ce n'est pas la défaite de la droite mais de Fillon"

Eric Woerth n’a pas eu les mêmes pudeurs de gazelles. Le secrétaire général de LR estime pour sa part que « ce n’est pas la droite qui a perdu » mais François Fillon seul. Pour le maire de Chantilly, François Fillon n’est d’ailleurs pas en mesure de « diriger la campagne des législatives ». Il a été rejoint sur ce point par Nadine Morano qui est allée jusqu’à demander que François Fillon démissionne de la présidence du parti.

Mais pour une partie de la droite, la défaite de François Fillon est surtout la conséquence du resserrement idéologique du parti. "La grande leçon de cette élection, c'est que la droite, quand elle se recroqueville sur elle-même, ne peut pas gagner, a dénoncé Gérald Darmanin. La droite française c'est, depuis De Gaulle, le rassemblement du métro à 5 heures, pas le rétrécissement sur ses seules bases bourgeoises et conservatrices", a-t-il poursuivi. Pour le maire de Tourcoing, cette ligne « trop peu à l’écoute des aspirations populaires » explique ce qu’il apparente à « une défaite personnelle » de François Fillon.

"Un parti dénaturé"

Christian Estrosi, le président de la région PACA, a lui aussi dénoncé le « glissement » d’une droite « populaire » vers « une droite élitiste dans laquelle (il) ne se reconnaît pas ». « Sur le terrain, je n’ai pas retrouvé les militants qui d’habitude se réunissaient autour de nous. Notre parti a été dénaturé » a-t-il ajouté sur France 2 lundi matin. Thierry Solère, l’organisateur de la primaire de la droite, estime-lui que François Fillon « aurait dû se retirer » dès la révélation des affaires.

Les rancœurs qui s'expriment au lendemain de cette élection perdue pour la droite menacent la survie du parti Les Républicains. Un comité politique se tenait dès ce matin à 10h30 tandis qu'un bureau politique à 17h doit permettre de clarifier la stratégie pour l'avenir.

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