Impôts locaux : enfin l’accalmie !
Après une hausse record en 2016, les villes et les départements ont peu actionné le levier fiscal cette année. Une bonne nouvelle pour les particuliers.
Par Sandra Mathorel
Les contribuables peuvent souffler. Dans l’ensemble, ils ne verront pas leurs impôts locaux faire un bond cette année. Leur prochaine facture fiscale devrait être sensiblement la même que celle de l’année dernière. Après plusieurs années de hausse quasi généralisée, les taux des taxes foncières et d’habitation n’ont augmenté, en moyenne, que de 0,1 % en 2017 (+ 1,8 % en 2015 et + 1 % en 2016), selon la dernière étude du Forum pour la gestion des villes et des collectivités territoriales. « En cette période de mi-mandat municipal, le recours au levier fiscal est quasi nul sur le territoire des grandes villes », souligne l’étude.
Evolution quasi nulle entre 2016 et 2017
Seules 12 % des grandes villes de plus de 100.000 habitants et leur intercommunalité ont augmenté leurs taux d’imposition appliqués aux ménages, soit cinq collectivités : Strasbourg (+ 0,1 %), Mulhouse (+ 0,3 %), Besançon (+ 0,5 %), Le Mans (+ 0,8 %), Limoges (+ 5,6 %). Les autres ne les ont pas modifiés et Caen s’est même offert le luxe de les baisser (- 1 %).
Si l’on dissocie les deux impôts, Lille s’avère la ville où la taxe d’habitation est la plus élevée. Suivent Marseille et Nîmes. En bas du classement, Paris, Boulogne-Billancourt, mais aussi Saint-Denis sont les villes les moins fiscalisées.
Taux de la taxe d'habitation appliqué par les villes en 2017
Pour la taxe foncière sur le bâti (hors terrain), Grenoble, Angers et Nantes se retrouvent cette année dans le trio de tête des villes qui taxent le plus. A l’inverse, cette fois encore, de Paris et Boulogne-Billancourt, mais aussi de Metz.
Taux appliqués par les villes pour la taxe foncière 2017.
Les départements peu gourmands
De leur côté, les départements (autres percepteurs des impôts locaux) ont « faiblement utilisés leur pouvoir de modulation de taux en 2017 », note le Forum. En moyenne, l’évolution des taux d’imposition s’établit à + 0,6 %, contre + 5,2 % en 2016 ! Au total, 83 % des départements maintiennent leur taux imposition (soit 84 départements), 15 % les augmentent (soit 15 d’entre eux, dont la Moselle + 10 %, les Ardennes + 9,8 % et le Cher + 8,2 %) et seuls deux les abaissent (le Morbihan de 1 % et la Corse-du-Sud de 14,5 %).
Sandra Mathorel