Publicité

Bruno Le Maire, un ténor de la droite à Bercy

+ VIDEO - Défait à la primaire de la droite, en difficulté dans son fief de l’Eure, il décroche un large portefeuille à Bercy.

Par Isabelle Ficek

Publié le 17 mai 2017 à 16:13

C’est une nomination qui sonne comme une revanche pour Bruno Le Maire. Raillé dans sa famille politique pour sa défaite humiliante à la primaire de la droite, attaqué pour avoir dit clairement voter Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle et être prêt à travailler avec lui, voici que le député LR de l’Eure devient, à quarante-huit ans, ministre de l’Economie, dans .

C’est même une double revanche : en 2011, pour succéder à Christine Lagarde, Nicolas Sarkozy lui avait promis le portefeuille avant de le confier à... François Baroin, aujourd’hui chef de file de la droite pour les élections législatives, après la défaite de François Fillon que Bruno Le Maire a été le premier poids lourd à quitter durant la campagne. En 2011, Bruno Le Maire, qu’Alain Juppé estimait plus solide que François Baroin pour Bercy, s’était promis de ne plus compter uniquement sur son pedigree mais de travailler, aussi, son poids politique.

Normalien, écrivain «dans la collection blanche » de Gallimard aimait souligner celui qui assure que la primaire l’a rendu humble, Sciences-Po, ENA, diplomate qui a démissionné de la fonction publique, il a vécu, aux côtés de Dominique de Villepin, le fameux discours à l’Onu contre la guerre en Irak, avant de diriger son cabinet à Matignon. Il est aussi l'un des rares de ce gouvernement à avoir déjà tenu un ministère, celui, après le secrétariat d’Etat aux affaires européennes, de l'Agriculture sous Nicolas Sarkozy.

Publicité

Le renouveau

Ambitieux - « opportuniste sachant rallier les vainqueurs » grince un juppéiste qui n’a pas digéré son ralliement à François Fillon au premier tour de la primaire -, il est le seul des quadras de l’UMP à avoir osé défier Nicolas Sarkozy en 2014 dans la course à la présidence de l’UMP, récoltant, là, près de 30 %. Longtemps troisième homme de la primaire dans les sondages, celui qui avait misait sur le renouveau, a vu ses difficultés commencer en même temps que l’émergence politique d’Emmanuel Macron. Ringardisé.

Depuis son élection, Bruno Le Maire, qui disait entre les deux tours qu’il fallait « aller beaucoup plus loin, notamment en matière économique », répète qu'il n'y a « pas d’incompatibilités majeures » avec son projet, citant notamment « la baisse des dépenses, la baisse des cotisations, la simplification du droit du travail. » De fait, durant la primaire, celui qui voulait par son projet faire confiance à la société, à chacun des acteurs, comme en écho à la « big society » de David Cameron, proposait de relancer l’économie, via, entre autres, la suppression de l’ISF, une réforme de la fiscalité du capital, la suppression d’un million de postes de fonctionnaires sur deux quinquennats ... et aucune augmentation d’impôt. Ironie du sort, il souhaitait même une baisse de la CSG.

C’est désormais à lui que va revenir la charge de l’augmenter comme l’a prévu Emmanuel Macron mais aussi, pour ce germanophone et germanophile, connu et reconnu à la chancellerie et au ministère des Finances à Berlin, d’être en première ligne sur les dossiers financiers européens. Il doit encore, dans son fief de l’Eure, gagner les législatives qui ne seront pas une simple promenade de santé.

Vidéo : Qui sont les 22 membres du nouveau gouvernement ?

Pour en savoir plus sur le gouvernement d’Edouard Philippe

> EN DIRECT L’annonce du gouvernement, les réactions, les passations de pouvoir > Nyssen, Blanquer, Buzyn... qui sont les onze inconnus du gouvernement ? > Edouard Philippe, un fidèle juppéiste qui s’affranchit pour recomposer > DIAPORAMA Edouard Philippe, son parcours politique en photos > Gérard Collomb, ministre à l’Intérieur > Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire > François Bayrou à la Justice > Sylvie Goulard, une europhile à la tête des armées > Jean-Yves Le Drian, des Armées au Quai d’Orsay > Richard Ferrand, ministre de la Cohésion et des Territoires > Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé > Françoise Nyssen, une figure de l’édition au ministère de la Culture > Muriel Pénicaud, ministre du Travail > Jean-Michel Blanquer, une «tête chercheuse» à l’Education nationale > Jacques Mézard, ministre de l’Agriculture > Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics > Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation > Annick Girardin, de la fonction publique aux outre-mer > Laura Flessel, l’ancienne reine de l’escrime, ministre des Sports > Elisabeth Borne, de la RATP aux Transports > Marielle De Sarnez, une fidèle de Bayrou aux Affaires européennes > Christophe Castaner, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement > Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité homme-femme > Sophie Cluzel : une secrétaire d’État chargée du Handicap engagéeMounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au Numérique

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité