Publicité

La populiste Virginia Raggi devient la première femme maire de Rome

Virginia Raggi, la candidate populiste du Mouvement 5 Etoiles, a été triomphalement élue dimanche maire de Rome, infligeant un véritable camouflet au Parti démocrate (PD) du chef du gouvernement Matteo Renzi.

0211046360011_web.jpg
Virginia Raggi

Par Les Echos

Publié le 20 juin 2016 à 07:00

Pour l’heure les résultats sont encore partiels et ne concernent que 80% des bureaux de vote. Mais malgré tout, le scrutin est sans appel : Virginia Raggi, la candidate populiste du Mouvement 5 Etoiles qui était arrivée en tête du premier tour, a été triomphalement élue dimanche maire de Rome, avec près de 67% des voix. Une première pour une femme mais aussi un cuisant camouflet pour le Parti démocrate (PD) du chef du gouvernement Matteo Renzi.

Devant la presse, Virginia Raggi a évoqué « un moment historique fondamental, qui marque un tournant: pour la première fois, Rome a une femme maire, à une époque où l’égalité des chances est encore une chimère ». La jeune femme s’est engagée à « ramener la légalité et la transparence dans les institutions après 20 ans d’incurie et de Roma Capitale », du nom d’un vaste réseau de corruption mis au jour en 2014 dans la Ville éternelle.

« Maintenant au travail, il y a tant de problèmes (... mais) je suis prête à gouverner », a-t-elle lancé. Pendant sa campagne, elle est cependant restée discrète sur son programme pour redresser une ville étouffée par une dette de plus de 12 milliards d’euros. Une chose est sûre cependant: la candidature de Rome pour les JO 2024, en concurrence avec Paris, Los Angeles et Budapest, ne sera pas une priorité.

Autre inquiétude: Virginia Raggi n’a présenté que de rares têtes de sa future équipe. Ce dernier point est pourtant crucial, l’absence de cadres ayant fait leurs gammes dans la gestion politique au quotidien étant l’une des raisons du bilan mitigé du M5S dans les villes de moindre envergure déjà conquises, comme Parme ou Livourne.

Publicité

Le M5S absent à Naples, Bologne et Milan

Si la lune de miel entre Renzi et les électeurs italiens semble bel et bien terminée, une analyse nationale des résultats restera délicate: le M5S est absent à Naples, Bologne et Milan, la droite déchirée à Rome mais unie à Milan. Par contre, à Turin, une autre novice du MS5, Chiara Appendino, 31 ans, a détrôné avec 54% l’expérimenté maire sortant Piero Fassino, une figure du PD, qui a dénoncé l’appel de la Ligue du Nord de Matteo Salvini, allié du Front national français, à voter pour les deux candidates du M5S afin de battre Matteo Renzi.

En revanche à Milan (nord), la capitale économique du pays, le candidat du PD Giuseppe Sala, ancien commissaire de l’Exposition universelle, l’a emporté avec 51,7% des voix. Le parti de Matteo Renzi s’est maintenu aussi à Bologne, un fief historique de la gauche, mais n’était même pas au second tour à Naples (sud-ouest), où le maire sortant Luigi De Magistris, homme de gauche atypique et ennemi juré de Matteo Renzi, a été largement réélu.

Référendum en octobre

Pendant des semaines, le chef du gouvernement a d’ailleurs tenté de minimiser la portée du scrutin en répétant que « la mère de toutes les batailles » politiques restait pour lui le référendum prévu en octobre sur sa réforme constitutionnelle. Il s’est engagé à démissionner en cas d’échec.

Le M5S y compte bien. Fondé en 2009 et devenu le deuxième parti du pays avec 25% des voix dès les législatives de 2013, il pioche dans ses propositions à droite comme à gauche, y compris dans les extrêmes, et continue de tisser sa toile aux élections locales en s’appuyant inlassablement sur la dénonciation d’une classe politique malhonnête.

« Nous sommes prêts à gouverner le pays », a répété dimanche soir le jeune Luigi di Maio, dauphin pressenti de Beppe Grillo à la tête du mouvement. « Et les Italiens nous reconnaissent la capacité de gouverner. Maintenant c’est à Rome et à Turin, après ce sera le tour du reste du pays ».

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité