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L’OCDE s’inquiète du décrochage de la zone euro, au bord de la déflation

Les perspectives de croissance de la zone euro revues en baisse.L’OCDE appelle les Etats européens à réagir et la BCE à faire davantage.

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La Zone Euro apparaît de plus en plus comme l’enfant malade de la croissance mondiale

Par Michel De Grandi

Publié le 15 sept. 2014 à 19:32

Les experts de l’OCDE n’y vont pas par quatre chemins. Dans leurs prévisions intérimaires, rendues publiques hier, ils viennent de baisser de 0,4 point leurs perspectives de croissance 2014, à + 0,8 %, pour la zone euro, par rapport à celles de mai. Pour 2015, ils ne se montrent guère plus optimistes et tablent désormais sur une hausse de seulement 1,1 % du PIB, au lieu de + 1,7 % attendu jusque-là. Cette croissance anémique demeure « l’aspect le plus préoccupant » de ce rapport. La zone euro a besoin « d’un soutien monétaire plus vigoureux » pour échapper à un glissement dans la déflation, recommande l’OCDE.

«  Les récentes mesures prises par la BCEsont bienvenues, mais un assouplissement quantitatif est nécessaire », estime l’organisation. Un « assouplissement quantitatif » signifie que la BCE, qui vient de baisser ses taux et d’annoncer de gros rachats de dette privée, irait encore plus loin et rachèterait aussi de la dette publique, faisant fi des résistances allemandes. « Il faut en finir avec cette perception, qui est que la politique monétaire en zone euro, c’est toujours trop tard et trop peu », a jugé Rintaro Tamaki, chef économiste de l’OCDE. Par ailleurs, l’OCDE estime qu’« au vu de la faiblesse de la demande, les pays européens doivent utiliser au maximum la flexibilité des règles budgétaires ».

Pour la France, les prévisions de l’OCDE sont ramenées à + 0,4 % cette année, suivi de + 1 % l’an prochain. On est loin de + 0,9 % et des + 1,5 % prévus encore en mai. Mais le gouvernement avait anticipé cette détérioration et les nouvelles prévisions de l’OCDE sont exactement conformes à celles du budget 2015. Si l’Italie est la plus touchée (voir ci-dessous), l’Allemagne subit, elle aussi, une correction à la baisse (+ 1,5 % en 2014 et en 2015).

« Solide » reprise américaine

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Le Royaume-Uni, en revanche, ­confirme ses bonnes dispositions. L’OCDE se contente de revoir en très légère baisse (– 0,1 %) ses prévisions de croissance (à + 3,1 % en 2014 puis + 2,8 % en 2015). Même chose pour les Etats-Unis : la reprise y est « solide », dit l’OCDE (+ 2,1 % en 2014 puis + 3,1 % l’an prochain). Pour le Japon, la croissance est attendue à 0,9 % cette année, puis 1,1 % en 2015.

Entré en récession au premier semestre, le Brésil va quant à lui terminer en très légère hausse (+ 0,3 %) cette année. On est bien loin des + 1,8 % annoncés en mai. Et l’an prochain, il devra se contenter d’un + 1,4 %, soit une réduction de 0,8 % de la prévision en l’espace de quelques mois. Le cas du Brésil ne fait qu’accentuer le contraste entre marchés émergents. La Chine, malgré son ralentissement, devrait voir son PIB progresser de 7,4 % cette année puis de 7,3 % l’an prochain (prévisions inchangées) tandis que l’Inde redresse la tête (+ 5,7 %, soit une révision à la hausse de + 0,8 %) avant d’atteindre + 5,9 % l’an prochain.

Cette reprise mondiale inégale présente plusieurs risques. Celui, déjà visible, d’accentuer les tensions géopolitiques. En même temps, des conflits tels ceux du Proche-Orient ou de l’Ukraine impactent de plus en plus les économies. Un autre risque tient à l’euphorie – non justifiée – des marchés financiers, dont la correction pourrait être « brutale ».

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