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Présidentielle : les syndicats se divisent face au FN

+ DOCUMENT - La CGT veut un appel intersyndical expurgé de toute référence explicite au FN pour rallier FO. La CFDT et l’UNSA feront cavalier seul.

Par Leïla de Comarmond

Publié le 25 avr. 2017 à 19:13

En 2002, il n’avait pas fallu 24 heures aux syndicats pour riposter à la présence du Front national au second tour de la présidentielle. Si FO s’était tenue en retrait au nom de l’indépendance syndicale, dès le lendemain du premier tour, la CFDT, la CGT, la FSU et l’UNSA avaient appelé ensemble à « faire barrage, par leur vote, à Jean-Marie Le Pen » et à défiler par « centaines de milliers » contre le FN le 1er mai. Une date d’autant plus symbolique que le parti d’extrême-droite en a fait l’un de ses grands rendez-vous annuels. Ils avaient été entendus puisque 1,5 million de personnes avaient manifesté.

Le scénario électoral s’est répété en 2017 mais pas le scénario syndical. Une réunion a bien eu lieu lundi, mais elle n’a pas abouti. La CGT, qui avait été moteur en 2002, a cette fois-ci appuyé sur le frein. Le projet de texte que la CFDT avait été chargée de rédiger par l’intersyndicale a été bloqué. La centrale de Laurent Berger avait repris les termes de la déclaration commune sur les valeurs du syndicalisme adoptée après les attentats de janvier 2015, mais l’appel à « voter contre le FN », donc en creux pour Emmanuel Macron, a été rédhibitoire. Ce rejet a été alimenté par les déclarations du candidat d’En marche et de ses soutiens affirmant que voter au second tour pour lui c’était soutenir son projet.

« Voter contre le Front national sans le dire »

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Plus surprenante est en revanche la position adoptée par la CGT sur le second texte proposé cette fois-ci par la FSU. Il affirme que « pas une voix ne doit aller au Front national ! ». Or dans une contre-proposition, le syndicat a tout simplement biffé cette phrase du texte qu’elle veut voir expurgé de toute référence explicite au FN. On aurait pu penser qu’il s’agissait pour la centrale de ménager ses ultras, comme le syndicat Info com qui met sur le même plan Marine Le Pen et Emmanuel Macron comparés à « la peste et au choléra ». Mais cette explication n’est pas suffisante. L’appel à ne pas voter FN figure en effet sans équivoque dans la déclaration adoptée ce mardi par la commission exécutive de la CGT sur le résultat du premier tour. Une instance qui n’a, d’après nos informations, pas été mise au courant du contenu réel des discussions de l’intersyndicale.

La version de l’appel intersyndical souhaitée par la CGT (voir document ci-dessous) « affirme que “nous combattons et rejetons fermement toute idée d’extrême droite“, ça veut dire voter contre le Front national sans le dire », explique aux « Echos » Catherine Perret, représentante de la CGT à l’intersyndicale. « Si cela peut permettre à FO de signer avec nous, cela ne nous paraît pas être une rupture idéologique », ajoute-t-elle, expliquant vouloir un texte qui rassemble et brandit la nécessité de dénoncer les politiques d’austérité chère à FO.

En revanche, pas question de rechercher le moindre compromis avec la CFDT. Au contraire, même, la rupture idéologique serait là pour Catherine Perret. Alors que le projet de la FSU cherchait un compromis en évoquant « la nécessité de défendre et renforcer [...] le code du travail », la CGT veut qu’il soit fait référence au respect de la hiérarchie des normes ; ce qui ne peut que braquer la centrale de Laurent Berger.

La rupture est consommée. Ce mardi la CFDT et l’UNSA ont annoncé qu’elles se retiraient de l’intersyndicale et organiseraient leur 1er Mai de leur côté.

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT  : La proposition de texte FSU avec les corrections de la CGT apparentes.

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